BURKINA FASO : l’application Icivil permet de déclarer une naissance à distance

Adama Sawadogo, 39 ans, révolutionne l’enregistrement des naissances. Ce consultant en sécurité documentaire a mis au point, avec l’aide du Français Francis Bourrières, une application qui commence à faire ses preuves.


En 2015 et après trois ans et demi de recherche et développement, les deux ingénieurs ont lancé Icivil, une solution technologique fondée sur une application mobile qui permet d’enregistrer les naissances sans avoir à se déplacer.

Un bracelet de naissance du système ICivil servant à recenser les nouveaux nés au Burkina

Pour signaler l’arrivée d’un nouveau-né, les agents de santé doivent scanner un QR code et entrer les informations relatives à l’enfant sur une interface mobile (une connexion internet n’est pas nécessaire). Un SMS crypté est alors envoyé sur le serveur du centre national d’état civil, générant automatiquement un acte de naissance authentique et contrôlable. Celui-ci pourra être obtenu sur présentation du bracelet dénommé Token, mis au poignet du bébé à sa naissance, dans tout centre d’état civil qualifié du pays.

En Afrique, près de la moitié de la population est sans existence légale, faute de   déclaration à la naissance 

Près de 1 600 enfants ont ainsi été enregistrés via la plateforme, toujours expérimentée dans un centre médical de la capitale. Seule contrainte : pour qu’Icivil puisse fonctionner, les centres médicaux doivent être équipés de smartphones et de bracelets – ceux qui sont utilisés sont fournis par un fabricant français.

« D’après l’Unicef, 230 millions d’enfants sont sans état civil et plus de 2,4 milliards d’individus dans le monde ne disposent pas d’acte de naissance. En Afrique, près de la moitié de la population est sans existence légale, faute de déclaration à la naissance. C’est en prenant conscience de l’ampleur de ce défi que j’ai conçu Icivil. C’est une solution technique qui répond à la problématique avec des moyens simples et dans le respect des contraintes juridico-techniques », se félicite Adama Sawadogo, qui a décidé de céder les droits de sa licence à l’État burkinabè.

Icivil Africa, la société de gestion de la plateforme, affirme être entrée en négociation avec une vingtaine de pays pour évoquer une implantation de son dispositif à grande échelle.

 

Source : Jeune Afrique