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Retour de Blaise Compaoré pour une réconciliation nationale « C’est un viol de la mémoire des martyrs des 30 et 31 octobre» (Bayala Imothep).

L’ex-président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, est attendu à Ouagadougou pour une rencontre, le vendredi 8 juillet, entre le président de la Transition et les anciens chefs d’Etat « autour des questions liées à l’intérêt supérieur de la nation », selon la présidence.

Relwendé Koumtoubré, citoyen

Pour Relwendé  Koumtoubré, le retour de l’ex président n’est pas un évènement. Il trouve que pour quelqu’un qui s’était  déplacé c’est normal qu’il revienne dans son pays. Mais cela n’est pas un fait important pour lui. Le plus important selon lui, c’est  la sécurité du pays. Il estime que les forces de défense et de sécurité et les volontaires de Défense pour la Patrie qui se battent contre les terroristes doivent être dotés de moyens adéquats et sophistiqués.  Néanmoins il souhaite que l’ancien président Compaoré reconnaisse les faits qui lui sont reprochés. « Dans l’exercice de ses fonctions il a commis des fautes, et il a même été condamné pour l’assassinat de Thomas Sankara, comme nous sommes dans une société  où  la justice règne, il peut venir répondre de ses actes », a-t-il soutenu.

Pingdwende Kima, citoyen

Pingdwende Kima est allé également dans le même sens en ne trouvant pas ce retour comme un évènement mais, pour lui, c’est l’occupation de territoire burkinabè par les terroristes de jour en jour qui en est un. Selon lui, ce retour se traduit par une indignation humaine car ayant dirigé le Burkina pendant 27 ans, en exil en Côte d’ivoire, il a changé de nationalité. « Si Blaise Compaoré tel que son entourage le prétend est un patriote, qu’a-t-il fait alors pour les  déplacés internes ?  On apprend qu’il construit une villa de 12 milliards en Côte d’Ivoire, est-ce qu’il ne gagnerait pas mieux s’il soutenait le pays ? », s’est-il indigné.

Bayala Imothep, activiste

Bayala Imothep, membre de la société civile juge également que sa venue n’est pas la plus importante des urgences au Burkina. Il prétend qu’il ne peut y avoir de réconciliation que si les accusations sont reconnues mais aux dernières nouvelles, il estime que ce n’est pas le cas.  « C’est un viol de la mémoire des martyrs des 30 et 31 octobre mais c’est aussi un viol de la mémoire de tous les fils sacrifiés par lui et son régime », soutient-il. « Si les crimes d’Etat sont reconnus comme des règles de la République alors il est le bienvenu au cas contraire c’est une belle occasion pour la justice burkinabè de profiter du mécanisme  de la venue d’un criminel de haut rang, de l’accueillir avec un camion d’escorte de la MACO suivi de l’accompagnement de tous les Burkinabè dans sa demeure.», ironise -t-il.

François Zangré, coordinateur de la coalition pour un Burkina réconcilié et paisible

Pour d’autres, sa venue est un  ouf de soulagement. C’est le cas de François Zangré, coordinateur de la coalition pour un Burkina réconcilié et paisible, qui par ses propos félicite et soutient le président Damiba pour cette initiative. Selon lui, pour une meilleure réconciliation nationale, il faut dépasser les égaux et accueillir Blaise Compaoré qu’il juge comme un homme de paix. Par ailleurs, il pense que sa venue contribuera à la lutte contre le terrorisme et ce, avec la libération des détenus comme Gilbert Diendéré, le Colonel Zoungrana, et le retour de Zida. Toute chose qui, de son avis,  va  galvaniser les troupes au front.

En rappel, le président Compaoré avait été contraint de partir en exil en Côte d’Ivoire en octobre 2014, au lendemain de violentes émeutes populaires et sous la pression de l’armée et de l’opposition, qui s’opposaient à sa volonté de rester au pouvoir qu’il détenait depuis 1987. Le 6 avril dernier, il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité à l’issue d’un procès de six mois devant le tribunal militaire de Ouagadougou, « pour son rôle dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, lors d’un coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir cette année-là ».

 

Prisca Sawadogo