Rencontre des anciens d’Etat et réconciliation nationale.

« J’interpelle les hommes politiques à arrêter d’inciter le peuple à la haine car cela n’entraine que la défaite du pays », dixit El Hadj Mahamadi Koanda, président de la CCP.

 

La Coalition centriste pour la paix des partis et formations politiques (CCP) a fait une déclaration  de presse à travers laquelle elle relève que la rencontre de haut niveau, le vendredi 8 juillet dernier, entre les anciens chefs d’Etat et le président Damiba est « un signal fort pour la nouvelle génération de filles et fils du Burkina Faso dans le présent contexte. » Nous sommes à la rencontre de El Hadj Mahamadi Koanda,  Coordonnateur national de la CCP qui nous donne sa position sur la réconciliation nationale. Lisez plutôt !

El Hadj Mahamadi Koanda, président de la CCP.

Que pensez-vous de la rencontre du président de la transition Damiba avec les anciens chefs d’Etat ?

Je suis d’abord content de constater que le président Damiba a eu l’audace et le courage de faire appel à ceux qui l’ont devancé au pouvoir pour un partage d’expériences pour pallier aux difficultés du Burkina Faso qui sont, entre autres, l’insécurité et la cohésion sociale. En ma qualité de coordonnateur national de la coalition centriste des partis et formations politiques (CCP), nous avons-nous même développé cette idée au mois de mai 2022, et chacun de nous en a fait cas au niveau national et international. Nous sommes heureux de constater qu’il a engagé le même combat et nous l’encourageons à continuer car mieux vaut commencer que ne rien faire.

Comment appréciez-vous l’absence de certains chefs d’Etat à cette rencontre ?

Je ne voudrais pas faire de commentaires sur l’absence des anciens chefs d’Etat Yacouba  Isaac Zida, Michel Kafando et  Roch Marc Christian Kaboré. Je les rencontrerai en ma qualité de coordonnateur national de la CCP qui est pour la réconciliation nationale. Concernant particulièrement le président Kaboré, si je peux apporter mon aide pour qu’il soit présent à la prochaine rencontre,  je le ferai car Roch que je connais n’est pas un va-t-en-guerre et il ne laissera pas le pays pendant qu’on a besoin de lui. Je salue néanmoins son courage à s’être  déjà rendu à une première rencontre avec le président Damiba. J’ai apprécié son attitude d’homme de paix qui prouve son amour pour la patrie.

 

Quel mécanisme proposez-vous pour une réconciliation effective ?

Depuis le 31 mai 2022, la coalition par ma voix a invité les autorités de la Transition avant tout engagement de processus de réconciliation, de  rencontrer par tous les moyens les victimes ou les parents des victimes des violences politiques depuis 1960. Comme l’Etat est une continuité et s’il a eu l’initiative de commencer  un processus de réconciliation nationale, nous avons suggéré qu’il rencontre d’aborde ces victimes. S’il ne peut pas se déplacer personnellement, il peut mandater des gens pour le faire. Ils sont nombreux les politiciens, les hommes de Dieu, les acteurs de la société civile capables d’apporter leur pierre en faisant des missions au nom du président du Faso pour demander pardon aux victimes en deuil pendant longtemps, aux familles violentées politiquement. Il doit également rencontrer ceux qui se sont retrouvés sans travail pour des raisons politiques.

Votre mot de fin ?

Le Burkina Faso est en danger, on risque d’être des apatrides alors que je ne suis pas prêt à porter ce nom, je ne suis pas prêt à aller quémander pour vivre dans un autre pays, je préfère me battre pour vivre chez moi, faire vivre mes petits-enfants avant de mourir dans la dignité chez moi. J’invite donc tous les Burkinabè à ce combat et j’interpelle également les hommes politiques à arrêter d’inciter le peuple à la haine car cela n’entraine que  la défaite du pays.

Prisca Victoire Sawadogo