ACCAPAREMENT DES TERRES AU BURKINA : Les Burkinabé sortent de leur torpeur

723 vues au total, 1 vues ce jour


La Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL) a organisé, ce jeudi 15 février 2018 à la bourse du travailde Ouagadougou, une conférence de presse.  A l’occasion, les représentants de la structure ont annoncé une campagne de dénonciation de la crise immobilière en cours  au Burkina Faso.


Une campagne est en cours pour  dénoncer la crise immobilière au Burkina Faso. L’initiative est de la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL), en collaboration avec d’autres organisations de la société civile (OSC) et mouvements. Pour en parler, les premiers responsables de la CADDL ont animé une conférence de presse, hier jeudi 15 février 2018, à la Bourse de travail de Ouagadougou.

Pour le SG de la CADDL, PamaNébié (milieu) «la crise du logement s’est aggravée au Burkina Faso ces derniers temps»

Les journalistes ont été renseignés que la campagne a été lancée pour exiger de l’Etat des solutions justes à la crise du logement

Dans sa déclaration liminaire, le Secrétaire général (SG) de la CADDL, Pama Nébié a fait observer d’emblée que «ces derniers temps, il ne se passe plus un jour sans que des populations, à travers leurs organisations de lutte, ne donnent de la voix pour dénoncer les conditions dans lesquelles elles vivent, notamment, en matière de logement». Selon M. Nébié, la crise du logement s’est aggravée au Burkina Faso ces  derniers temps. Et d’expliquer que le pouvoir refuse de faire la lumière et la justice sur les opérations de «lotissements scandaleux passés», ainsi que sur «les pillages du foncier par les sociétés et agences immobilières». D’où la nécessité pour les conférenciers, de lancer une campagne de dénonciation.

Aux dires de Pama Nébié, la campagne est lancée par la CADDL, en collaboration avec trois autres structures. Il s’agit de la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP), duMouvement burkinabè des droits de l’homme et du peuple (MBDHP) et de la Coalition contre la vie chère (CCVC). La campagne, a indiqué le SG de la CADDL, se base sur trois revendications essentielles.

Il s’agit d’exiger des «audits sérieux des opérations de lotissements passées, le retrait des parcelles et des espaces volés et détournés et la proposition claire du mode de leur réattribution aux populations régulièrement recensées, préalable à la levée de la suspension des opérations de lotissements décidée en 2011». La deuxième revendication est l’«arrêt des actions des sociétés immobilières qui compromettent davantage les espoirs des populations d’accéder à des logements décents». Enfin, la campagne vise «une construction par l’Etat de logements sociaux à prix abordables au profit des populations qui vivent dans les zones non loties».

D’ores et déjà, l’ensemble des organisations parties prenantes à cette campagne, selon M.Nébié, annonce une marche-meeting en direction du Ministère de l’habitat et de l’urbanismepour le jeudi 15 mars 2018. Le but, a-t-il signifié, est de dénoncer la crise du logement et demander des réponses sérieuses aux points de revendications ci-dessus énoncés.

Le SG de la CADDL dans sa déclaration liminaire va plus loin, en exigeant des logements décents à l’Etat. «Faute de quoi,  nous irons occuper les villas cossues inhabitées qui sont à Ouaga 2000», a-t-il menacé, arguant que «nous sommes tous des Burkinabè et nous avons tous droit à des logements décents qui tiennent compte de nos moyens».

Auguste Fidèle KONE