PROPOS D’ABLASSE OUEDRAOGO DANS JEUNE AFRIQUE: Sortie malencontreuse ou libres propos ?

S’il y’a un sujet qui défraye actuellement la chronique, c’est la « malheureuse » sortie médiatique du président du parti politique « Le Faso Autrement ». En effet, le leader du parti Le Faso Autrement s’est prêté aux questions de Jeune Afrique sur sa candidature à la présidentielle d’octobre prochain au Burkina, notamment sur ses atouts potentiels à l’élection présidentielle de 2015. Sa réponse n’a pas été du goût de certains qui qualifient ses propos d’’ethnicistes’’ et ségrégationnistes.

« Je suis Moagha du plateau central, et les Mossis sont une forte composante du Burkina Faso. Je suis aussi musulman, ce qui n’est pas rien dans un pays où 70% des gens le sont également. Enfin, comme je vous l’ai dit, j’ai un vaste réseau de relations utiles dans le cadre de la diplomatie de développement que nous souhaitons mettre en place », avait-il laissé entendre. Ces propos ont-ils consciemment été tenus par Ablassé Ouédraogo où ont-ils été tronqués comme le soutient le président du Le Faso Autrement, par Jeune Afrique. C’est la question qui taraude l’esprit des burkinabé.Pour les plus radicaux, ce sont là des propos « indignes » pour quelqu’un qui se veut rassembleur et qui souhaite un Burkina, différent de celui gouverné par le régime Compaoré. Au premier congrès du parti de Ablassé Ouedraogo, tenu les 6 et 7 juin 2015, à Ouagadougou, autour du thème « Ensemble, construisons le Burkina Faso autrement les débats des congressistes s’étaient focalisés sur la cohésion sociale. Comment garder cette union, si des propos discriminatoires, à caractère ethnique et religieux, sont en même temps tenus ?, s’interrogent plus d’un observateur de la scène politique. Pour ces derniers, ce sont des preuves qui laissent douter de la capacité de l’homme politique du Le Faso autrement à briguer la magistrature suprême et à conduire au mieux le pays vers une cohésion sociale pérenne.
Après s’être revenu à la charge, sur les ondes d’une radio de la place, la semaine dernière, pour dénoncer la mauvaise interprétation qui serait faite de ses pensées, Ablassé Ouédraogo accuse de passage une mauvaise retranscription des ses propos par le journaliste de « Jeune Afrique ». Le journaliste a-t-il tordu le coup et la déontologie en attribuant des propos au leader du parti Le Faso Autrement ? Difficile d’y croire ? Est-ce pour avoir pris consciences de l’enjeu de ses propos que Monsieur Ouédraogo se rétracte en fendant d’un communiqué express pour rectifier le tir ? Ces propos désuets, « ethnicistes » et régionalistes est un pavé dans la marre et peuvent compromettre les chances de succès aux élections que se targue d’en jouir l’économiste et diplomate émérite burkinabé. Autrement dit, ces « atouts » déclinés, sont ainsi en passe, de se transformer en handicaps très compromettants. La gymnastique de réconciliation avec les Burkinabè, s’avère très périlleuse pour le président de « Faso Autrement », tant les frustrations et les indignations ont déjà atteint leur pic.
En tout cas, Ablassé Ouédraogo doit trouver la bonne formule, lui permettant de revenir sur scène et reconquérir les cœurs des Burkinabè et des électeurs en particulier. Les jours qui viennent situeront davantage sur le sujet en passe en rebondissement de rebondissement car les adversaires politiques du président du Le Faso Autrement utiliseront toujours ces gaffes à des fins déstabilisatrices.

Mohamed Largo/ digicomfaso.