HOPITAL YALGADO OUEDRAOGO: Le personnel lève le ton

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La sous-section du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale(SYNTSHA) du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) n’est pas de ses conditions de travail. Pour le manifester, il a organisé le mardi 8 mai 2018 dans la matinée, une marche en direction du ministère de tutelle. L’objectif selon les initiateurs de la manifestation est d’exiger du gouvernement, des meilleures  conditions de travail afin de mieux servir les patients de l’hôpital.


Les travailleurs du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), le plus grand hôpital du Burkina Faso, ont momentanément abandonné, le mardi 8 mai 2018, les salles de soins. Ils ont plutôt pris part à une marche qui a débuté à leur lieu de travail pour s’achever au ministère de tutelle, sis au Building Lamizana à Ouagadougou. A travers ce mouvement d’humeur, ils ont voulu ainsi, exiger du gouvernement, des meilleures  conditions de travail. L’initiative de la manifestation   est  de la sous-section du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du CHU-YO.

Ils étaient plusieurs dizaines de manifestants à répondre à l’appel de la sous-section syndicale. Selon le Secrétaire général (SG) de la sous-section du SYNTSHA-YO, HamadiKarfé, la marche a pour objectif de rappeler au ministère de la Santé, la situation délétère qui prévaut depuis  ces dernières années au sein du CHU-YO.«Notre CHU-YO, premier hôpital de notre pays  est aujourd’hui l’ombre de lui-même», a- t-il  déploré.Pour lui, les capacités d’accueil de l’hôpital sont dépassées, au regard du nombre des malades en situation d’urgences, qui sont souvent dans des couloirs à même le sol.

Dans son message, M. Karféa expliqué que ce «triste» constat est fait au quotidien dans les services des urgences médicale, chirurgicale, pédiatrique,  gynéco-obstétricale…). «Au CHU-YO, des services manquent y compris parfois le minimum.Que peut faire le personnel dans ces conditions pour assurer des soins de qualité aux populations ?», s’est-il interrogé.HamadiKarfé, a signalé que l’hôpital vit des pannes fréquentes d’équipement et  des ruptures de consommables.

«Éviter le bricolage»

Le SG de la sous-section du SYNTSHA-YO, a  précisé que les services d’imageries et du laboratoire connaissent également des difficultés de fonctionnement. Et d’indiquer que cette situation, amène les malades hospitalisés à parcourir la ville à la recherche de services privés pour leurs examens. «On assiste donc à des reports opératoires par manque d’oxygène ou d’équipement», a- t-il soutenu. A l’entendre, le CHU-YO est loin de remplir ses mission et de respecter des attentes  des  Burkinabè au regard de la fermeture de certains services (viscéral, urologie) depuis des mois.

Le responsable syndical a fait observer que sa  structure a entrepris des négociations et des échanges, avec le ministère de tutelle pour changer la donne mais rien n’a été fait pour le moment.Selon lui, tous les services fonctionnent au ralenti malgré la volonté des travailleurs à assurer des soins de qualité.«Pour gérer les vies humaines, il faut vraiment avoir les moyens nécessaires et pas non bricoler », a-t-il  estimé, soulignant que toutes les propositions du ministère en charge de la santé sont «vainement»attendues et la plupart abandonnées.

Le SG du SYNTSHA/ CHU-YO a affirmé que ses agents sont déterminés à lutter pour que l’hôpital soit rénové et équipé pour un réel épanouissement des populations.

Pour sa part, le Directeur des ressources humaines (DRH), Adama Sawadogo, représentant le ministre de la Santé, Nicolas Méda, en mission, a assuré que  les doléances du SYNTHSA seront transmises à qui de droit.«Le dialogue n’a jamais été rompu au ministère, soyez rassurés que l’autorité vous reviendra», a-t-il fait remarquer.

Auguste Fidèle KONE